La Ville d’Alès préserve ses arbres

Malgré leur taille parfois impressionnante, les arbres en ville sont fragiles. La Ville d’Alès doit protéger ses arbres, soumis à de nombreuses contraintes urbaines. La municipalité a décidé de créer des zones de préservation des arbres, qui seront interdites d’accès au public. Explications.

Avec la création du service Patrimoine arboré, la Ville d’Alès a affirmé sa reconnaissance de l’utilité des arbres en ville. Les agents municipaux suivent l’évolution au fil du temps de chaque arbre sur le domaine public grâce à un répertoire d’identification. Les équipes du service Paysage travaillent en appliquant des techniques bénéfiques à la sauvegarde des arbres. Pour renforcer ces actions, des zones de préservation des arbres (ZPA) ont été définies dans les parcs du Bosquet et de la Tour Vieille. Cette page a pour but d’expliquer aux usagers en quoi il est important de respecter ces consignes.

À quoi servent les racines d’un arbre ?

Les racines assurent plusieurs rôles importants pour l’arbre :

  • Un rôle d’ancrage : elles empêchent le végétal de s’enfoncer sous son propre poids et le maintiennent afin d’éviter son basculement sous l’effet des contraintes extérieures.
  • Un rôle de colonisation : les racines secondaires s’allongent pour trouver un maximum de ressources.
  • Un rôle de réserve : le stockage des nutriments dans les racines offrira au végétal la force de redémarrer à la saison suivante.
  • Un rôle nourricier : grâce à son “chevelu” et à ses radicelles, le système racinaire absorbe l’eau, l’oxygène et les éléments minéraux contenus dans le sol pour alimenter l’arbre en sève brute qui lui permettra via la photosynthèse de fabriquer sa sève élaborée, nécessaire au développement de tous ses organes.

Les parties souterraines et aériennes des végétaux sont étroitement liées. Toute action sur le système racinaire d’un arbre à un impact sur son système aérien et vice-versa. Les racines sont évidemment un organe essentiel d’un arbre dont la préservation est indispensable pour sa longévité.

Comment les racines se développent ?

La croissance du système racinaire d’un arbre commence par le développement d’un pivot vertical et se poursuit par sa ramification en racines horizontales qui peuvent s’étendre dans un rayon de plusieurs mètres, voire de plusieurs dizaines de mètre. Chez certaines espèces d’arbres, des racines verticales et obliques vont ensuite remplacer le pivot initial. Trois types d’enracinement se distinguent pour les arbres : pivotant, traçant et mixte.

© jardinsdefrance.org

Si le déploiement des racines s’exprime librement dans la nature, dans un cadre urbain, les végétaux sont soumis à l’environnement artificialisé, aux réseaux souterrains, à l’entretien mécanisé et aux piétinements humains dans les parcs et les jardins. En effet, les systèmes racinaires évoluent en fonction des conditions de son milieu. Des facteurs climatiques, pédologiques (en lien avec la nature du sol), agronomiques, spatiaux aériens et souterrains les éloignent ainsi de leur architecture type.

Quels sont les impacts d’un tassement de sol ?

La compaction du sol se produit lorsque les particules du sol sont pressées les unes contre les autres, réduisant les espaces poreux qui permettent à l’air, à l’eau, aux nutriments et à la vie du sol de circuler. Le sol devient alors dense et dur, formant une barrière physique pour les racines des arbres qui subissent une mauvaise aération et une infiltration d’eau réduite.
Leur expansion est alors freinée et le système racinaire souffre d’un stress hydrique ou d’une accumulation d’eau. Suite à cette croissance ralentie, la santé de l’arbre est affaiblie. Il devient moins résistant aux maladies et aux parasites.
Fragilisé, le végétal voit ainsi sa durée de vie réduite. 

Plus d’infos sur la compaction du sol dans cet article.

Processus de la compaction du sol lié aux activités humaines autour des arbres.

Le tassement des sols impacte le développement racinaire à différents niveaux :

  • Au niveau de ses racines d’ancrage : les racines peinent à se frayer un chemin dans les sols compacts, l’ancrage de l’arbre est limité et le risque de basculement de l’arbre est présent.
  • Au niveau de ses racines colonisatrices : les racines ne peuvent pas coloniser tous les espaces nécessaires à son développement pouvant provoquer un manque de ressources symbiotiques et nutritionnelles, d’oxygène et d’eau.
  • Au niveau de ses réserves : par le manque de ressources, l’arbre ne peut pas stocker dans ses racines l’énergie dont il aura besoin pour redémarrer après son repos végétatif. On observe alors un faible développement au printemps, l’abandon de branches qui sèchent et une mauvaise résistance aux maladies.
  • Au niveau de ses racines nourricières : le chevelu ne peut pas se développer dans les sols compacts, les radicelles sont bien trop fragiles pour casser la structure compacte et ainsi ne peuvent pas absorber la sève brute pour alimenter l’arbre en nutriments nécessaires à la photosynthèse.

Comment préserver nos arbres sur Alès ?

Afin de préserver les arbres des parcs alésiens, la Ville d’Alès et son service Paysage ont donc décidé de mettre en place des techniques de travail du sol et de plantation favorables aux végétaux.
Ainsi des zones de préservation des arbres sont mises en place :

  • En limitant la circulation des véhicules et des piétons : pour cela, des clôtures autour des arbres ont été installées. Il ne faut bien sûr pas les enjamber.
  • En aérant les sols compactés : grâce au semi d’une prairie fleurie composée en partie de légumineuses et de graminées qui ont un rôle de décompaction mécanique par leurs racines pivotantes et profondes. Une fois le sol décompacté, l’air et l’eau circulent mieux dans le sous-sol.
  • En redynamisant les sols : la diversité des espèces de la prairie fleurie enrichit les sols. Grace à leurs capacités d’échanges gazeux, les légumineuses captent l’azote dans l’air pour le restituer dans la terre, la rendant disponible pour les arbres et la vie microbienne souterraine. Un sol enrichi favorise le développement de la pédofaune améliorant ainsi la structure du sol.

Une surveillance permanente

La ville d’Alès assure en permanence une surveillance de son patrimoine arboré et mène des actions pour préserver ses arbres des impacts urbains lorsque cela est nécessaire. Cependant, les conditions du changement climatique ont des conséquences sur la résilience du végétal. Ces actions font partie d’un processus complexe qui ne peut garantir malgré tout la survie de tous les arbres. L’objectif est d’aider les arbres en difficulté afin de prolonger leur longévité.

Les ZPA installées au parc du Bosquet et au parc de la Tour Vieille resteront en place le temps nécessaire en fonction de l’évolution des végétaux.
A ce jour, aucun autre parc n’est concerné par cette action.