Santé et solidarité

Pénurie de vaccins : le vaccinodrome de la Prairie n’ouvrira pas jeudi 21 janvier

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Tout était prêt, à la demande de l’État, pour recevoir dès ce jeudi 21 janvier les premiers candidats souhaitant se faire vacciner. Mais le centre de vaccination de la Prairie, à Alès, n’ouvrira pas car les doses annoncées ne sont pas là. Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération, ne cache pas sa colère face à « un échec de l’Agence Régionale de Santé » et une logistique visiblement déplorable. Problème : aucune date ultérieure d’ouverture ne peut être annoncée. Les rendez-vous à l’hôpital ne sont pas concernés par ces annonces.

Tout juste 24h avant l’ouverture du centre de vaccination de la Prairie, Christophe Rivenq, président d’Alès Agglo et premier adjoint de la ville, se voit obligé d’annoncer la non-ouverture du site. « C’est un échec de l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui est responsable et coupable de ce départ manqué », dénonce l’élu, très remonté sur l’organisation et la logistique visiblement calamiteuse de l’ARS.

Le préfet du Gard, Didier Lauga, a assuré reprendre en mains le problème.
Problème qui n’est certes pas propre au Gard mais sonne comme un sanglant air de déjà-vu à l’approche du printemps.

Or, tous les professionnels de santé et les institutions ont travaillé sans relâche pour mettre sur pied un centre de vaccination opérationnel dans des délais très brefs, qui plus est exigé par l’État. Les premières injections devaient avoir lieu demain, jeudi 21 janvier. Il n’en sera rien : « Les vaccins ne sont pas là », se désole Alain Devallez, directeur du centre de vaccination départemental.

2 640 personnes inscrites en quelques jours sur sante.fr

Après la validation du centre par l’ARS, le site alésien a été mis en ligne sur sante.fr. Depuis samedi 16 janvier, pas moins de 2 640 personnes se sont inscrites par internet pour obtenir un rendez-vous. « Dès 9h demain matin, nous allons devoir dire aux plus de 75 ans, pour qui il n’est pas toujours simple de se déplacer, qui ne peuvent pas être vaccinés. C’est un très mauvais signal alors même que l’on a répété à nos seniors qu’ils étaient “personnes à risque” et que certains sont enfermés chez eux depuis le printemps dernier, par peur de sortir », regrette Christophe Rivenq.

Aucun calendrier de vaccination annoncé

« Nous attendions 120 doses pour jeudi et 120 pour vendredi. Nous devions monter en charge ensuite. Les infirmières et infirmiers étaient prêts, mais là on est vraiment dans l’incertitude. On ne sait pas quand la vaccination va pouvoir commencer », constate navré Dominique Jakovenko, infirmier et président d’Ailba, l’association des infirmiers libéraux du bassin alésien.

Sur les 150 000 personnes que compte le Pays Cévennes, une première vague de 30 000 personnes était attendue pour le mois de février, sachant qu’une deuxième injection est nécessaire trois semaines après la première.

« L’objectif était de pouvoir vacciner de 5 à 600 personnes par jour. Avec ce manque de visibilité sur le calendrier, on ne peut pas annoncer de date précise d’ouverture du centre qui nous permettrait au moins de pouvoir donner un nouveau rendez-vous aux personnes déjà inscrites », développe Alain Devallez.

Un coup contre-productif

« Tout le monde s’est entendu pour dire que le vaccin était notre porte de sortie pour reprendre une vie normale, a soutenu Christophe Rivenq. L’acceptabilité des Français face au vaccin était bonne : plus de 60 % de la population est prête à se faire vacciner. C’est contre-productif : avec des messages plus que flous et des loupés logistiques de ce genre, je crains que les gens remettent en cause l’efficacité même du vaccin alors que ça n’a rien à voir. »

La balle est dans le camp de l’ARS et du préfet du Gard.
À suivre… mais quand ?